Marie-Pier Dumas

Fondatrice, chroniqueuse horticole, animatrice d'atelier pour enfant et conférencière

La transmission de cette maladie contagieuse qu’est l’amour du jardinage c’est faite au berceau. Avant même de marcher, je me traînais à 4 pattes dans le jardin de ma mère pour cueillir des tomates, que je mangeais comme des pommes bien juteuses dégoulinantes de saveur. Je me rappelle des étés avec ma mère pieds nus dans l’herbe, désherbant les rocailles aux mille et une fleurs de plus en plus nombreuse chaque année.

 

Vers 5 ou 6 ans, pour la petite citadine que j’étais, c’était le fabuleux jardin d’eau du meilleur ami de mon père et de sa serre qui me fessait rêver. Je me rappelle tant de mes week-ends passés à la campagne dans cette vieille maison fait de pierres aux volets roses. Chaque matin, Patricia sa conjointe, me tendait un panier et me demandait d’arroser la serre et de cueillir des tomates cerises et des concombres pour le petit déjeuner. « Ne mange pas tout », me disait-elle en riant avec son accent de Beauceronne. Je me rappelle de la sensation de la rosée marchant pieds nus dans l’herbe et mouillant le bas de mon pyjama. Mais, je me rappelle d’autant plus de la sensation de chaleur humide lorsque j’entrais dans la serre et l’odeur des plants de tomates qui me piquait les narines.